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Lavez vous donc les mains!!!

Publié le par nassaramoaga


C’est bon, mais, c’est pas arrivé !!!

 


 

Enfin le Président du Faso a pu se défaire de ceux qui “lui pompent l’air” pour aller mettre le pied dans la boue afin de voir et vivre les réalités du sinistre du 1er septembre. De la part de Blaise Compaoré, on a envie d’applaudir à tout rompre, tant la chose était inespérée.
Dans la mesure où en matière de communication politique du côté de Kossyam, c’est zéro pointé, il faut se félicite que Blaise soit allé voir l’état du sinistre, l’état du ‘‘pays réel’’, là où la modernisation se refuse à venir, là où on se débrouille pour avoir sa bicoque, sur fonds propres et non par “kalaboulé”, ni par pots de vin.
Merci Monsieur le Président, car mieux vaut tard que jamais. Votre gestion aurait été plus éloquent au temps chaud du drame, mais de votre part, visiter les lieux une semaine après, c’est bon à prendre, car on vous sait prisonnier des “ventilateurs” qui maîtrisent tout. On se demande comment vous avez fait pour vous échapper de leurs griffes afin de voir par vous-même le triste film du sinistre.

Vous avez tellement réussi à leur échapper que le fait de manger un peu du repas des victimes après avoir salué tant et tant de mains, a surpris plus d’un. Oui le Président Blaise Compaoré est un homme, il a mangé le repas préparé pour les victimes, seulement le geste a manqué d’hygiène par ces temps propices aux microbes. Tout en appréciant à sa juste valeur le fait que le Président himself puisse manger comme le Burkina, on aurait bien aimé qu’il donne le bon exemple en se lavant les mains au moins. Il y va des leçons d’hygiène dans les moments de sinistre ; les enfants à qui l’on a passé le temps à rappeler qu’il faut toujours se laver les mains ne comprendront pas qu’on leur exige cela alors que le Président, Tonton Blaise, lui-même a mangé sans se laver les mains. Il aurait été préférable de ne pas montrer cette partie à la télé, de peur de remettre en cause certains acquis d’hygiène.
A quelque chose, malheur est bon, dit l’adage ; même si on aurait préféré ici que les inondations se limitent aux dégâts matériels ; malheureusement il y a eu mort d’hommes ; autrement dit, ce sinistre serait le bienvenu pour reposer le grand problème de l’urbanisation au Burkina.
L’ex-ministre chargé de l’élevage, le professeur Alassane Séré aimait à dire qu’ici au Faso, on voit tout en “mini.”
Et cela est parti de la bagarre monstre qu’il a faite contre ceux qui s’opposaient à la venue des zébus Azawaks du Brésil au Burkina pour renforcer notre cheptel par une sorte de métissage. On a reproché en son temps au professeur de voir trop grand, trop loin ; alors qu’il devrait juste regarder le bout de son nez. C’est là qu’est partie, cette expression de “voir tout en mini au Faso”.
Effectivement, il n’y a pas longtemps de cela, avant l’événement des “Marina Market” tout était en “mini” ; ici “mini boutique”, “mini-jupe”, “mini-kiosque”, ici et là tout se concevait en mini, personne ne voulait du grand, du beau, du vaste. Ainsi notre système d’urbanisation a pris le même pas, jeter un coup d’œil sur les ouvrages, les grandes œuvres ne le sont que de noms. Les caniveaux sont étroits, les voies de circulations exiguës, même les échangeurs qu’on vient de découvrir sont conçus en mini. Du côté de celui de l’Est, regarder un peu les voies d’eau, elles ne dépassent pas 1,50 mètre, et avec ça on veut qu’il n’y ait pas d’inondation à Ouagadougou. Comment une ville qui se développe à vitesse grand “V” peut ne pas prévoir des voies d’évacuation d’eau, même si l’on part du fait qu’il ne pleut pas beaucoup à Ouagadougou. On comprend pourquoi, après son tour en hélicoptère pour constater les dégâts, le Président du Faso, a instruit le gouvernement de revoir tout le système de canalisation et d’évacuation des eaux de Ouagadougou. C’est par là que tout est parti sinon, la quantité d’eau versée aurait été gérable si l’eau n’avait pas été obligée de se trouver elle-même, son propre chemin.
A quelque chose malheur étant bon, le sinistre du 1er septembre va permettre de faire table rase du passé et de repartir sur une nouvelle base de conception de notre système d’urbanisation. A côté de cela, il faut aussi noter que la morale agonisant au Burkina, il y a lieu d’ouvrir l’œil et le bon dans la gestion des dons pour soutenir les victimes des inondations.
Si des crapules sans vergogne ont pu voler les vivres au moment où la famine frappait fort dans le sahel burkinabè, ces mêmes crapules peuvent rebeloter à la vue des sommes qui sont versées chaque jour. Il faut une vigilance de Sioux pour barrer la route aux voleurs et autres détourneurs de fonds publics. On les voit, les yeux globuleux, bavant presque, en voyant la cagnotte grossir de jour en jour. Ils peuvent nourrir des desseins machiavéliques, alors vigilance. Comme il en faut aussi pour que les hommes politiques ne profitent pas de cette aubaine pour préparer la future campagne. Oui, on peut craindre aussi que l’argent reçu serve à des desseins de précampagne, et donc il faut des sentinelles pour contrôler même les contrôleurs.


Par Kassim Kongo

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