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Le "BNB" (Bonheur National Brut)

Publié le par nassaramoaga

Depuis dix ans, le Produit intérieur brut (PIB) du Burkina Faso est en constante évolution. On assimile souvent ce taux de croissance à la richesse individuelle et donc au niveau de vie des habitants. Cependant, les récents bouleversements qu’a connus le pays tendent à montrer le contraire. Certains indicateurs économiques préfèrent laisser les théories capitalistes classiques de mesure du développement de côté pour se concentrer sur le bien-être citoyen. Le « Bonheur national brut » (BNB) en est la parfaite illustration.

 

http://s1.e-monsite.com/2009/03/04/resize_550_550/58218090ouagadougou-3-les-rues-jpg.jpgLa majorité des experts s’accorde à dire que la vitalité économique du Burkina Faso évolue positivement : l’exploitation des mines bat son plein, l’industrie agroalimentaire est en pleine diversification, le secteur du Bâtiment et des travaux publics (BTP) est florissant, les exportations de haricot vert et de coton se portent bien.

 

... En corollaire, le Produit intérieur brut (PIB) du pays, bien qu’encore peu élevé par rapport à la moyenne mondiale, connaît, depuis près d’une décennie, une croissance quasiment constante. Cet indicateur économique présume qu’en augmentant les échanges de biens et de services, de capitaux, en maximisant la compétitivité, en favorisant les entreprises d’un point de vue fiscal, le niveau de vie des citoyens ne pourra que s’améliorer ; et leur sentiment de bien-être croître par la même occasion.

 

Ceci présume que la société considère la richesse comme l’accumulation de biens, sans faire mention aucune de valeurs comme la compassion, la solidarité, l’entraide, la gratuité,… - et la mesure comme telle. Cependant, force est de constater que la population pâtit des évènements qui frappent le pays de plein fouet, que la richesse du peuple s’érode. En témoignent l’augmentation du coût des produits de première nécessité, les fréquents délestages, les mutineries, les manifestations contre la vie chère, l’insécurité, etc. La joie, le plaisir et la félicité s’invitent de moins en moins dans les foyers burkinabè. Dès lors, pourquoi ne pas envisager une alternative à ces indicateurs économiques qui font la part belle aux performances industrielles ?

 

A l’heure actuelle, les entreprises et même les pays dans leur entièreté sont soumis à un impératif de croissance infini. Or, ce phénomène va à l’encontre des plus élémentaires principes naturels : les seuls organismes se multipliant de manière exponentielle sont les cellules cancéreuses, qui finissent toujours, en s’autodétruisant,http://images.travelnow.com/hotelimages/s/025000/025213A.jpg par faire mourir le corps qui les abrite... A défaut d’échapper à son destin, il semble moins risqué de profiter de son existence terrestre en s’organisant un cadre de vie des plus agréables : cette tâche incombe autant, si pas plus, aux institutions étatiques qu’au citoyen isolé, limité dans son champ d’action par les contraintes que lui impose la société. Le PIB ne prenant pas en compte les inégalités sociales, les ponctions faites dans le capital des ressources naturelles ou encore la dette que nous créons et qui devra être assumée par les générations futures, il est du devoir du gouvernement de prendre en compte ces données et de veiller au bien-être de ses administrés. Un concept alternatif pourrait, à cet effet, s’immiscer dans les conversations des dirigeants du pays : celui du « bonheur national brut » (BNB)... (...)

 

Source: LeFaso.net

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