Revoilà Sarko-l’Africain !
L’homme de la rupture a décidé de revenir sur le continent noir. Une visite de tonnerre, qui le conduit, mercredi 23 février 2010, au... Gabon et au Rwanda. Rien de plus, mais rien de moins pour marquer le coup de la rupture tout en gardant une main ferme et condescendante sur le pré carré. L’hyper-président aura ainsi bouclé sa troisième visite au pays des Bongo, depuis son élection à l’Elysée. Placée sous le sceau de l’amitié, ce déplacement de Nicolas Sarkozy au Gabon n’est pas moins stratégico-militaire pour la France, qui conservera, dans ce pays, «son unique base militaire sur la façade Atlantique du continent africain». La journée d’hier, à Franceville et à Libreville, aura donc été des plus «françafricaines» pour Sarko-le-terrible et Ali-le-fiston, qui ont dû deviser gaiement sur leurs intérêts communs et inaliénables...
Cependant, et même s’il ne durera que le temps symbolique de quelques heures, l’arrêt du chef de l’Etat français à Kigali, ce jeudi, constitue, incontestablement, le clou de cette nouvelle virée sur les terres africaines. C’est, en effet, la première fois depuis le génocide, qu’un président français foule le sol rwandais. En bisbilles avec le maître de céans, Paul Kagamé, qui a déserté de façon tonitruante les prés de la «Françafrique» pour aller brouter dans les prairies du Commonwealth, Nicolas-de-l’Elysée vient pour «enterrer trois ans de brouille diplomatique et judiciaire» avec le Rwanda. Une manière toute présidentielle de concrétiser l’effort de «réconciliation», lancé en 2007 pour solder les contentieux de la France en Afrique.
En tout cas, ce n’est pas demain la veille que les contentieux-là seront véritablement soldés. Au-delà des bons mots diplomatiques, le passé reviendra toujours gifler le présent. Et personne n’a visiblement oublié le fameux discours de Sarkozy à Dakar, au moment où l’Elyséen remet les pieds sur le continent noir. En tout cas, rupture ou pas, la Françafrique a encore de beaux jours devant elle. Le 14-Juillet le confirmera encore, sans aucun doute...
Source : Phil ( Le Journal du Jeudi )