Les présidents, de la Haute-Volta au Burkina Faso. Partie 3 : le Colonel Saye Zerbo né le 27/08/1932

Officier supérieur de l’armée burkinabé, fils d’un ancien combattant de l’armée coloniale française, Saye Zerbo fit ses études primaires à Tougan, Nouna, Tombouctou et Kati dans l’ancien Soudan Français (actuelle république du Mali) et ses études secondaires comme enfant de Troupe à Saint-Louis du Sénégal (1948/1950). Le 27 décembre 1950 à Kati, il est engagé dans l’Armée française au titre du Détachement Motorisé Autonome N°3 (DMA3).
Puis, ayant accédé en 1951 au grade d’Hommes de Troupe, il participe à la guerre d’Indochine au cours de laquelle il est promu au grade de Sergent le 1er avril 1958. De retour au pays en 1954, il est affecté au DMA2 à Bobo-Dioulasso d’où, plus tard, en 1956, il est admis au stage préparatoire au concours d’entrée à l’Ecole de Formation des Officiers Ressortissants des Territoires d’Outre-Mer (EFORTOM) de Fréjus en France. Le 20 janvier 1957, il est affecté au 7ème Régiment des Tirailleurs Sénégalais (7ème RTS) à Dakar en vue de la deuxième phase de la formation à l’école de Fréjus où il entra le 30 septembre 1957.
Dans l’intervalle, le 1er février 1957, il accède au grade de Sergent -Chef et obtient le certificat Interarmes (CIA) le 14 juin 1957. En 1959, en fin de formation à Fréjus, et à l’école d’Application de l’Infanterie (EAI) de Saint-Maixent, il est nommé au grade de Sous-lieutenant, puis plus tard, en 1961 à celui de lieutenant.
A la formation de l’armée voltaïque en 1961, il lui est confié le commandement de la 2ème compagnie du 1er bataillon de Haute-Volta qu’il assure jusqu’en 1966. Promu au grade de capitaine en 1965 il suit un stage de formation de capitaine d’infanterie à Saint -Maixent en 1966.
En septembre de la même année, il est admis à l’école d’Etat- Major de Paris. Capitaine en 1967, puis diplômé de l’école d’Etat –Major, il est promu Chef de bataillon /Commandant) en 1970.
Il suit successivement, de 1971 à 1973 les cours de l’école de guerre et le cours supérieur interarmes de l’école militaire de Paris, obtient le Brevet d’Etudes Militaires Supérieures, et le Brevet de guerre. Enfin, il est fait Lieutenant – colonel en 1975, puis Colonel le 1er juillet 1978.
Il est à retenir que Saye Zerbo mit à profit son séjour en France pour préparer un Certificat en sciences économiques à l’INADES (Institut Africain de Développement Economique et Social) et en Anglais.
Le Colonel Saye Zerbo a assumé les responsabilités de son arme à presque tous les niveaux de la hiérarchie de l’armée nationale : Officier d’Etat Major, Commandant de régiment, Chef d’Etat Major Voltaïque.
Sur le plan politique, il est nommé Ministre des Affaires Etrangères de 1974 à 1976 après le coup d’Etat militaire du 8 février 1974 qui installa le Gouvernement de Renouveau National du Général Aboubacar Sangoulé Lamizana. Le 25 novembre 1980, à la tête du Comité Militaire de Redressement pour le progrès National (CMRPN) il renverse le Général Aboubacar Sangoulé Lamizana, mettant fin au régime parlementaire de la IIIè République. Il cumule alors les fonctions de Chef de l’Etat et de Ministre de la Défense. Il est à son tour renversé le 7 novembre 1982 par un coup d’Etat militaire qui instaure un nouveau régime, celui du Comité de Salut du Peuple (CSP).
Le Médecin- commandant Jean-Baptiste Ouédraogo lui succède à la tête de l’Etat. Il connut la prison politique. Plus tard, sous le régime du Président Thomas Sankara, il sera jugé par un tribunal populaire de la révolution (TPR) et acquitté. A présent le Colonel Saye Zerbo, converti au protestantisme est devenu pasteur d’église. Il est marié, père de dix (10) enfants. Il est Chevalier de l’Ordre du Mérite Voltaïque, Chevalier de l’Ordre National, Commandeur de l’Ordre National.
Source : www.petiteacademie.gov.bf
Thomas Sankara Secrétaire d'Etat à l'Information
C'est sous le régime du CMRPN que Thomas Sankara accepte le poste de secrétaire d'Etat à l'Information, après avoir refusé plusieurs fois, un compromis est trouvé, il déclare le 13 septembre 1981 :
" J'y resterai jusqu'au 25 novembre, date à laquelle je me considérerai comme libéré de cet engagement, mais qu'en tout état de cause je n'y demeurerai pas au-delà du 1er janvier 1982 " .( La Patrie ou la Mort de Bruno Jaffré )
Il démissionne quelques mois après avoir prit ses fonctions, et ce il le fait publiquement lors d'une retransmission en direct à la radio où il prononce cette désormais célèbre déclaration :
" Il n'y a pas de cinéma sans liberté d'expression et il n'y a pas de liberté d'expression sans liberté tout court... Malheur à ceux qui baîllonnent
le peuple !!! " .( La Patrie ou la Mort de Bruno Jaffré )
...Nassara Moaga...