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Le paludisme

Publié le par nassaramoaga

Paludisme viendrait du mot « palud » qui signifie « marais ». Jadis, on pensait que le paludisme était une maladie des zones marécageuses. Depuis 1880, on en sait plus ; à partir de 1948 toutes les phases de son cycle de développement ont été élucidées. Un parasite unicellulaire appelé plasmodium le transmet d’une personne à une autre par les piqûres d’un moustique, l’anophèle femelle, qui a besoin de sang pour nourrir ses œufs.



http://www.impact-malaria.com/iml/cx/medias/7C769A5C-75C1-4675-AAD3-4B67D08C7B98.jpgL’anophèle femelle, qui est le vecteur du paludisme, pique le soir et la nuit. Dans les régions à haut risque, jusqu’à 3% de la population des anophèles est infectée. Les moustiques femelles peuvent localiser leurs victimes dans un rayon de 100 m, grâce au mouvement et à la couleur des vêtements. Les couleurs claires les attirent moins que les teintes foncées. Lorsque les anophèles sont à proximité de leur cible, ils usent non seulement de leur capacité à localiser les sources de chaleur, mais ils se servent également de leur odorat. En effet, ils repèrent le dioxyde de carbone rejeté par les poumons et par la peau ainsi qu’un nombre encore inconnu d’autres substances comme les acides lactiques et caproïques, également excrétés par la peau. Le rapport substances odorantes attirantes versus repoussantes dans la transpiration détermine finalement l’attractivité naturelle de l’individu.

 

Les types de paludisme

 


http://www.pasteur.fr/actu/presse/images/plasmodium.jpgLe paludisme est une maladie parasitaire causée par un protozoaire du genre Plasmodium (P.). Quatre espèces sont capables d’infecter l’humain : Plasmodium falciparum, Plasmodium vivax, Plasmodium ovale et Plasmodium malariae. Ces parasites sont transmis par la piqûre d’un moustique anophèle femelle infecté.


Le paludisme reste un problème de santé publique majeur dans la plupart des pays tropicaux et subtropicaux. C’est une maladie potentiellement mortelle. 40% de la population mondiale est à risque d’infection et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que environ 500 millions de personnes en Afrique, en Inde, en Asie du Sud-est et en Amérique du Sud sont exposés au paludisme endémique auquel sont attribués deux millions et demi de décès par an, dont un million d’enfants.


http://www.cdc.gov/malaria/images/microscopy/gam_rings_arrowed.jpgLa plupart des cas de paludisme en Afrique subsaharienne sont dus au Plasmodium falciparum, la forme la plus grave car potentiellement mortelle de la maladie. Cette région héberge aussi les espèces de moustiques les plus efficaces, et donc mortels, qui transmettent la maladie. Environ 90% de ces décès surviennent en Afrique, principalement chez les jeunes enfants. Le paludisme est la principale cause de mortalité chez les moins de cinq ans en Afrique (20%) : le paludisme tue un enfant africain toutes les 30 secondes. Le paludisme représente 10% de la charge totale de morbidité du continent. Il est responsable de 40% des dépenses de santé publique, de 30-50% des admissions dans les hôpitaux et de pas moins de 50% des consultations externes dans les zones de forte transmission.


On estime à plus de 12 milliards la perte annuelle de PIB due au paludisme en Afrique, alors qu’une fraction de cette somme suffirait à le maîtriser. On dit souvent qu’en Afrique le paludisme est à la fois une maladie de la pauvreté et une cause de pauvreté. Quid de notre Faso ?


http://www.jeuneafrique.com/photos/2010020412475320.jpgPour l’année 2009 seulement, le paludisme aurait été l’objet de 45% des motifs de consultations ; 4 millions 539 mille cas de paludisme auraient été déclarés entrainant 7982 cas de décès. Précisons que ces chiffres officiels sont loin des réalités. En effet, ils sont très nombreux les Burkinabé qui vont se consulter dans les cabinets de soins privés ou qui font l’automédication tellement ils sont très familiers du paludisme qu’ils appellent affectueusement « Palu ».


 

La situation en Europe


http://www.impots-utiles.com/mt-static/FCKeditor/UserFiles/Image/ue%20union%20europeenne%20drapeau%20deficit.jpg

10 000 cas annuels de paludisme sont diagnostiqués en Europe. Là-bas, on dit que la maladie qui est sévère et mortelle a été importée ou contractées dans les zones tropicales et subtropicales particulièrement en Afrique. Entre 2001 et 2002, on aurait dénombré pour le cas particulier de la Suisse, que ces dix dernières années, 2846 cas ont été déclarés à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Entre 1997–2000, OFSP a recensé 1290 cas de paludisme avec 7 décès. L’Afrique était le lieu présumé de la contamination avec 998 cas soit 83% des cas connus. Durant les années 2001 et 2002, 597 notifications de paludisme ont été transmises à l’OFSP. De 2003 à 2005, 666 notifications de paludisme ont été enregistrées.


 

Le ridicule de l’Afrique et du Burkina Faso


http://1.bp.blogspot.com/_g_Ot5xfXrvQ/RwYmxPgsn6I/AAAAAAAAAAY/GZhtCkHCFTg/S660/paysage+d%27afrique.jpg

Avec les chiffres ci-dessus présentés (10 000 cas annuels pour l’Europe, une moyenne de 300 cas par an pour la Suisse, 900 000 décès en Afrique, près de 5millions de cas par an), le bon sens veut que l’Afrique et le Burkina Faso soient à l’avant-garde de la lutte contre le paludisme. Ou bien, le moins que l’on peut attendre d’eux c’est qu’ils développent des initiatives pour fabriquer des moustiquaires et des médicaments.


Mais non.


C’est l’Europe qui n’a pratiquement pas de cas de paludisme qui monte des usines de fabrication de produits antipaludéens : chloroquine, quinine, fansidar au début, puis aspegic, Vogalène, etc. La recherche bat son plein là-bas si bien qu’on nous propose de nos jours de « nouvelles molécules » comme artesunate, Co-arinate et de « nouveaux protocole » de soins.


Mais non une fois de plus !


C’est l’Europe qui n’a pratiquement pas de cas de paludisme qui monte des usines de fabrication de moustiquaires. Ainsi, le Burkina Faso va commander en Europe, des moustiquaires. On nous dit que les moustiquaires de la région du Centre viendront de la Suisse. Ce pays n’a pas de paludisme autochtone car tous les cas sont importés. Ce pays a une moyenne de 300 cas de paludisme par an. Mais pour protéger ses ressortissants il a fait des efforts considérables pour fabriquer des médicaments propres à ces habitants et mis en place des usines pour fabriquer des moustiquaires.


burkina-Faso-copie-1.gifLe Burkina Faso, qui est bien connu dans le classement du PNUD parce que très fidèle à son rang (parmi les derniers), a mobilisé avec ses partenaires (prêt ? don ?), pas moins de 25 milliards de FCFA pour commander des moustiquaires dont une partie à la Suisse. Avec 25 milliards de FCFA, on avait là, l’occasion pour se montrer moins ridicule.


Avec 25 milliards de FCFA, on avait surtout l’occasion pour faire la preuve qu’on a de l’imagination, mais très souvent c’est le fonds qui manque.


Cette manne va rentrer dans les commandes de moustiquaires dont la durée de vie est très limitée et qui vont se retrouver dans le marché noir. Le comble, pour la région du Centre, les moustiquaires sont annoncées en septembre. Est-ce le moment ? Visiblement, non. Mais on dira qu’il n’est jamais tard pour bien faire.


Cette manne va aussi rentrer dans l’achat de motos.


Cette manne va surtout servir à honorer des per-diem.


Or, on pouvait penser à monter une usine, ou du moins une unité de fabrique sinon de couture ou d’assemblage de moustiquaires ici sur place au Faso. On pouvait aussi imaginer comment vulgariser la technique ou les possibilités d’imprégnation des moustiquaires et des rideaux. On pouvait enfin doter le pays d’un vrai centre de lutte contre le paludisme. Mais dommage. On a raté l’occasion.

 

Encadré

 

Mesures de protection non médicamenteuses :


http://www.jhpiego.org/resources/pubs/malarialrp/french/programResources/files/Burkina_Faso_Dormir_sous_une_moustiquaire_impregnee.JPG

Lors d’un accès de paludisme, l’état général du patient peut se détériorer très rapidement et un traitement approprié doit être administré sans délai lors de suspicion. La science ne détient pas encore la solution miracle. Pis, les parasites du paludisme sont devenus résistants aux médicaments les uns après les autres. De nombreux insecticides n’ont plus d’effet sur les moustiques qui transmettent la maladie. Malgré des années de recherche, peu de candidats vaccins prometteurs ont été mis au point.


Beaucoup d’entre nous croient aux pièges lumineux et aux répulsifs sonores, ils n’ont pas d’effet protecteur. De plus, si la SONABEL entre en jeu avec un délestage, l’utilisation d’appareils électriques peut être problématique.


L’heure est donc grave, pour parler comme les militants d’un syndicat historique. Mais nous n’avons pas le droit et la compétence pour prescrire des ordonnances ou proposer des médicaments. Cependant en ce qui concerne les mesures de protection non-médicamenteuses, on ne nous en tiendra pas rigueur.

 

La prévention non-médicamenteuse contre le paludisme doit toujours être recommandée ; toutefois, elle ne doit jamais être considérée comme une alternative à l’utilisation de médicament en cas de crise.


Si on loge du côté de Ouaga 2000, Il est conseillé de dormir dans des pièces climatisées. Pour le reste du pays, il est conseillé d’utiliser une moustiquaire qui protègent de manière particulièrement efficace non seulement les personnes qui s’y abritent mais aussi tout l’environnement immédiat pendant 3 mois ou davantage. Pour les nourrissons surtout, Il faut en outre veiller à la taille des mailles de la moustiquaire (1 x 1,2 mm).


Aux personnes séjournant en plein air après le crépuscule, il est recommandé de porter des vêtements clairs et amples. L’expérience montre que les vêtements clairs et amples tissés de manière serrée permettent éviter les piqûres. Quand on est à l’extérieur, il est recommandé d’appliquer des lotions anti moustiques sur les parties découvertes du corps. Les répulsifs (substances qui éloignent les anophèles) appliqués sur la peau exposée sont efficaces. On ne comprend pas exactement quel est leur mode d’action. Des recherches récentes ont confirmé l’hypothèse selon laquelle ces produits agissent en perturbant le sens de l’orientation des moustiques. Il semble que les répulsifs soient efficaces lorsqu’ils se mêlent à la transpiration. En outre, le rayonnement thermique de la personne qui se protège contribue au développement d’un nuage odorant, repoussant les insectes.

 

Source : Bendre


 

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