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Joseph KI- ZERBO

Publié le par nassaramoaga

http://1.bp.blogspot.com/__bDJqtOxUbU/Rw_OYiCJC8I/AAAAAAAACEI/2BR3yYSvkTI/s400/portrait.Joseph+Ki-Zerbo.jpgProfesseur agrégé d’histoire et de géographie, célèbre homme politique du Burkina Faso, Joseph KI- ZERBO est né le 21 juin 1922 à Toma (province du Nayala).

Son père, Simon Alfred Diban KI-ZERBO est considéré comme étant le premier chrétien du Burkina Faso. C’est donc tout naturellement que l’enfant fréquenta les écoles des missions catholiques pendant son jeune âge : école primaire catholique de Toma, petit séminaire de Pabré, puis de Faladé au Mali, et enfin le grand séminaire de Koumi près de Bobo-Dioulasso.


A partir de 1940, Joseph KI- ZERBO quitte le séminaire et se retrouve à Dakar où il exerce divers métiers : instituteur, employé de chemin de fer, puis d’un journal, tout en se préparant au baccalauréat qu’il passe à 27 ans en 1949.


Alors, ayant obtenu une bourse d’études, il s’inscrit à la Sorbonne (Université de Paris) pour suivre des études de droit, et parallèlement, des cours de sciences politiques. Il achève ses études par une agrégation en histoire, la première en Haute-Volta.


Militant anticolonialiste, il rencontre à Paris les intellectuels d’avant-garde de cette époque dont Cheik Anta DIOP et Abdoulaye WADE, publie dans la revue « Tam-Tam » un article remarqué sous le titre « On demande des nationalistes ».


Avec d’autres étudiants, il crée le 16 juillet 1950, l’Association des Etudiants Voltaïques en France (AEVF) dont il est le premier Président, et avec lequel il participe du 25 au 30 décembre 1950 à Bordeaux, au Congrès constitutif de la célèbre Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF).


Il fait la connaissance de sa future épouse Jacqueline Coulibaly fille d’un syndicaliste célèbre de Bamako. Une fois ses études terminées, il enseigne l’histoire et la Géographie d’abord dans les établissements scolaires en France (Orléans, Paris) puis au lycée de Dakar.


A partir de 1957, il crée le Mouvement de Libération Nationale (MLN) dont le programme politique se résume en trois propositions : indépendance immédiate, création des Etats Unis d’Afrique Socialisme. Il mène une campagne dans toute l’Afrique pour le « NON » au référendum proposé par le Général De Gaulle en 1958, puis après, répond promptement à l’appel lancé aux intellectuels africains par le Président Sékou Touré de Guinée, pour remplacer les enseignants français rappelés par la France, la Guinée ayant été le seul pays africain à voter « NON » à la communauté française, et à se déclarer pour l’indépendance immédiate.


En 1960, il retourne en Haute-Volta. Mais sous le régime du Président Maurice YAMEOGO tous les partis politiques sont interdits d’activités. Alors le parti du Professeur, le MLN, recrute ses militants dans les milieux syndicaux qui joueront un rôle déterminant dans l’organisation du mouvement populaire qui, le 03 janvier 1966, conduit à la chute du régime de la 1ère République Voltaïque.


En 1970, en tant que Secrétaire Général du MLN, il se présente aux élections législatives. Le parti recueille six (6) sièges à l’Assemblée Nationale. Mais, 1974, coup d’Etat militaire en Haute-Volta. Le parlement est dissous, les activités politiques à nouveaux interdits la constitution abrogée. Il fallut encore attendre. Après l’adoption de la nouvelle constitution en 1970, sept partis politiques sont constitués dont l’Union Progressiste Voltaïque (UPV) présidée par le Professeur KI-ZERBO, résultant de la fusion par l’absorption du MLN et de certains éléments du PRA et du RDA et qui s’oppose au nouveau parti gouvernemental Union Démocratique Voltaïque/Rassemblement Démocratique Africain (UDV/RDA).


4 août 1983, le régime du Conseil National de la Révolution s’installe. Le Professeur KI-ZERBO quitte le pays. Un tribunal populaire révolutionnaire (TPR) le condamne par contumace, pour fraude fiscale. Sa bibliothèque est saccagée (le jugement est révisé à son retour d’exil en 1987 par la Cour Suprême qui prononce un non lieu).


A la faveur des changements politiques intervenus à partir de 1992, le Professeur crée le Parti de la Démocratie et du Progrès, Parti Socialiste (PDP/PS) qu’il mène aux élections législatives de 1997. Avec six sièges obtenus, le parti se classe au premier rang des partis d’opposition.


En 1998, il démissionne du Parlement burkinabé. Et après l’assassinat du journaliste Norbert ZONGO, le 13 décembre, il participe à la création du « Collectif des Organisations Démocratiques de Masses et des partis Politiques », un regroupement de plusieurs partis d’oppositions et d’organisations de la société civile luttant contre l’impunité des crimes politiques et économiques.


En 2005, il quitte la présidence du PDP/PS qui désormais, est conduit par son ami et compagnon de toujours, le Professeur Ali LANKOANDE. Sur le plan académique, le professeur Joseph KI-ZERBO, rentré au pays en 1960, enseigne à Ouagadougou. En 1965 il est nommé Inspecteur d’Académie, puis Directeur Général de l’Education, de la Jeunesse et des Sports. De 1968 à 1973 il est nommé Professeur à l’Université de Ouagadougou, et Secrétaire Général du Conseil Africain et Malgache de l’Enseignement Supérieur (CAMES) dont il est co-fondateur.


Il est membre du Conseil Exécutif de l’UNESCO et publie sous l’égide de cette institution, « l’Histoire Générale de l’Afrique des Origines à nos jours » dans laquelle il récuse la description malicieuse de l’Afrique, empreinte de mépris et de racisme, alors courante dans les manuels européens, une Afrique montée comme un continent sans culture et sans histoire !

De 1976 à 2005, il est Président de l’Association des Historiens Africains.

En 1980, il fonde le Centre d’Etudes pour le Développement Africain (CEDA) qui prône un développement endogène pour l’Afrique, tenant compte des valeurs économiques, sociales et culturelles africains. Pendant cette période d’exil (1983/1987) le Professeur Joseph KI-ZERBO mène une intense activité intellectuelle.


Il fonde à Dakar le Centre de Recherche pour le Développement Endogène (CREDE), enseigne à l’Université Cheick Anta Diop, poursuit ses recherches à l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN), et publie un livre : « Eduquer ou périr » dans lequel il traite de la crise du système éducatif puis sous l’égide de l’UNESCO, « La natte des autres » une série d’actes d’un colloque international qu’il avait organisé au Mali.


Sur le plan international le Professeur Joseph KI-ZERBO se trouve parmi les intellectuels http://uhem-mesut.com/semen/genut/tut/jpg/bantu/ujuzi/129_ki_zerbo.jpgqui ont lutté pour que l’esclavage et la traite des Noirs soient reconnus comme crimes contre l’humanité.


Il est :


-Prix Nobel alternatif pour ses recherches sur les modèles originaux de développements;


-Prix Kadhafi des droits des peuples;


-Docteur Honoris Causa de l’Université de Padoue en Italie.


Fatigué et malade, il s’éteint à Ouagadougou le 04 décembre 2006 à l’âge de 84 ans.

Il reçut un hommage bien mérité des Autorités gouvernementales, de l’Afrique et de l’Europe. Il a été élevé au rang de Commandeur de l’ordre des Palmes Académiques.


Source : Petite Académie


Bibliographie


    * 1964 : Le Monde africain noir, éd. Hatier, Paris.

    * 1972 : Histoire de l’Afrique noire, éd. Hatier, Paris.

    * 1991 : Histoire générale de l’Afrique, ouvrage collectif, éd. Présence africaine/Edicef/Unesco, Paris.

    * 1992 : Anthologie des grands textes de l’humanité sur les rapports entre l’homme et la nature (avec Marie-Josée Beaud-Gambier), Éditions Charles Léopold Mayer, Paris, ISBN 2-70712-144-4.

    * 2003 : À quand l’Afrique ? Entretien avec René Holenstein, coéd. Éditions d’en bas (Suisse)/Éditions de l’Aube (France)/Presse universitaire d’Afrique (Cameroun)/Jamana (Mali)/Eburnie (Côte d’Ivoire),/Sankofa et Gurli (Burkina Faso)/Ruisseaux d’Afrique (Bénin). Prix RFI Témoin du monde, 2003.

    * 2005 : Afrique oire, avec Didier Ruef, Infolio éditions, Paris.

    * 2007 : Joseph Ki-Zerbo : itinéraire d’un intellectuel africain au XXe siècle, biographie de Joseph Ki-Zerbo par Florian Pajot, L’Harmattan, Paris, 196 p.

Source : Wikipedia


Joseph Ki-Zerbo





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