REHABILITATION DE LA TOMBE DE THOMAS SANKARA
Suite à une tentative de profanation, en juillet 2011, le gouvernement avait pris l’engagement de réhabiliter la «tombe de Thomas Sankara», au cimetière de Dagnoën, à Ouagadougou. Plusieurs mois après cette promesse, le constat est désolant.
La tombe de Thomas Sankara a été l’objet d’une tentative de profanation dans la nuit du 27 au 28 juillet 2011. La nouvelle avait suscité l’émoi et l’indignation générale au Burkina et dans le monde entier. Si cet acte d’une ignominie à nul égal avait été unanimement condamné, il avait aussi eu le mérite d’attirer l’attention sur les conditions dans lesquelles se trouvait la sépulture du «père de la Révolution d’Août» au Burkina Faso. Autant l’acte de profanation a été reprouvé, autant ils étaient nombreux à déplorer l’état de la tombe de l’ex-président du Faso. Il était tout aussi choquant de voir la tombe de Thomas Sankara trôner au milieu des immondices. «Comment la sépulture de l’ancien Président pouvait-elle être délaissée de la sorte, à la merci de toute sorte de malveillance ?» Les critiques fusant de toutes parts, le gouvernement, comme dans un sursaut d’orgueil, tout en prenant l’engagement de rechercher les auteurs de l’acte et de les punir à la taille de leur forfait, avait promis la réhabilitation de la tombe. Le ministre porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, était ainsi monté au créneau. De la région du Centre-Sud, où il était en tournée au moment des faits, le Premier ministre himself, avait réagi: «(…) Le gouvernement a instruit le ministre en charge de la sécurité pour qu’il prenne contact avec les autorités communales et la famille de Thomas Sankara, pour voir si on peut rapidement réhabiliter la tombe, et de trouver des dispositifs pour la sécuriser», avait-il déclaré en substance.
La suite, on la connaît. Tout porte à croire que ce n’était que des paroles en l’air. Quelques semaines après, le Procureur déclarait que les enquêtes policières avaient révélé que l’auteur de la profanation était un malade mental. Vrai ou faux ? Difficile de répondre. Toujours est-il qu'ils étaient nombreux à trouver à redire sur ces conclusions de l’enquête policière. Bref, plusieurs mois après ces événements, la promesse de réhabilitation de la tombe tarde à connaître un début de mise en œuvre. Un détour au cimetière de Dagnoën permet de faire un amer constat. La tombe demeure en l’état, portant toutes les séquelles de la tentative de profanation de juillet 2011, avec notamment l’épitaphe toujours en lambeaux. Pourtant, au lendemain de l’annonce gouvernementale, l’on avait aperçu les services municipaux su r les lieux. Des me sures ont été officiellement prises, comme pour annoncer le démarrage im minent des travaux de réhabilitation. Puis, plus rien. Le seul changement qu'il est loisible de constater, c’est la présence quasi permanente d’éléments de sécurité à la porte du cimetière. Toujours prompts à accompagner les nombreux visiteurs sur la tombe, ils ne tolèrent pas la moindre prise de vue. «Ce sont les instructions», se plaisent-ils à lancer au visiteur curieux. Mais que veut-on cacher à travers cette interdiction ? Bien malin qui saura le deviner…
Source: http://www.reporterbf.net