Mali, 200 000 réfugiés et déplacés.
Près de la moitié des déplacés ont quitté le pays pour trouver refuge au Burkina Faso, en Mauritanie ou au Niger.
Plus de 200 000 personnes ont fui depuis janvier leur domicile au Mali et cherché refuge ailleurs dans le pays ou à l'étranger : Mauritanie, Niger, Burkina Faso et Algérie, ont déclaré mardi à Genève deux agences de l'ONU, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
«Ce chiffre de 200 000 risque d'augmenter», a indiqué une porte-parole du PAM, et sur ce nombre, 107 000 personnes se sont déplacées à l'intérieur du Mali.
Pour le PAM, la situation est particulièrement difficile pour ceux qui sont restés au pays. Les bureaux et dépôts du PAM dans le nord du pays, à Gao, Kidal et Tombouctou, des villes prises la semaine dernière par des rebelles touareg et des groupes islamistes ont été pillés et pour l'instant le personnel sur place de l'agence de l'ONU est consigné à domicile.
Les activités sont suspendues dans cette région depuis le coup d'Etat militaire du 22 mars au Mali.
Le PAM a lancé un appel de fonds pour venir en aide à la population du Sahel, dont celle du Mali, gravement touchée également par la sècheresse, d'un montant de 808 millions de dollars. A ce jour, le PAM n'a reçu que 307 millions de dollars et il reste 501 millions à trouver.
De son côté, le HCR relève que le «nord du Mali est devenue une région de plus en plus dangereuse en raison de la prolifération de groupes armés». L'offensive des Touareg a commencé en janvier et s'est amplifiée depuis.
Quelque 2 000 personnes, selon le HCR, ont fui au Burkina Faso et en Mauritanie au cours des cinq derniers jours en raison de l'insécurité.
Les réfugiés ont indiqué au personnel du HCR que des hommes armés ont volé les voitures, l'argent et les biens de ceux qui ont fui au Burkina Gaso.
Selon les derniers chiffres disponibles du HCR, 23 000 Maliens se sont réfugiés au Burkina Faso, 46 000 en Mauritanie et 25 000 au Niger.
L'Office des Nations unies de la coordination de l'aide humanitaire (Ocha) a indiqué pour sa part ne disposer que de chiffres datant du 30 mars, selon lesquels 212 000 personnes avaient été déplacées suite aux combats au Mali.
«Ce chiffre est en constante variation», a indiqué une porte-parole de l'OCHA.
Le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), importante composante de la rébellion touareg malienne, a proclamé mercredi 4 avril "la fin" de ses"opérations militaires" dans le nord du Mali. Le MNLA "décide unilatéralement de proclamer la fin des opérations militaires à compter de jeudi minuit", indique un communiqué mis en ligne mercredi soir sur le site Internet du mouvement et signé de son secrétaire général, Bilal Ag Chérif. Cette décision a été prise à la "suite de la libération complète du territoire de l'Azawad et compte tenu de la forte demande de la communauté internationale, notamment du Conseil de sécurité de l'ONU, des Etats-Unis, de la France ainsi que des Etats de la sous-région (...)", explique le texte. Le MNLA "invite en conséquence les Etats de la sous-région et la communauté internationale à garantir le peuple de l'Azawad contre toute agression du Mali", conclut le communiqué, signé depuis Gao, ville du Nord malien prise samedi par la rébellion et des groupes islamistes.
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Source: liberation, lemonde