demain le 14 juillet
La France célèbre demain le 14 juillet, sa fête nationale. Les troupes de 13 pays africains pour la plupart des ex-colonies françaises ouvriront la grande parade militaire sur les Champs Elysées. 12 chefs d’Etat participent aux festivités. Le président ivoirien Laurent Gbagbo a préféré décliner l’invitation.
Comme pour le sommet Afrique-France de Nice, il ne foulera pas le sol français tant que ne seront pas soldés "les contentieux" sur les événements de septembre 2002 et de novembre 2002 impliquant l’armée française en Côte d’Ivoire. Quant au président malgache, Andry Rajoelina, son absence s’explique par les sanctions prises par la communauté internationale. Le président français Nicolas Sarkozy, estime célébrer "le lien né de la contribution des troupes africaines à la défense et à la libération de la France".
Nombreux sont les tirailleurs "sénégalais" qui ont versé le u r sang pour défendre la patrie française et ses intérêts. Mais 50 ans après les indépendances, les pensions de retraite des anciens combattants d’Afrique subsaharienne ne sont toujours pas alignées sur celles de leurs frères d’armes vivant dans l’Hexagone.
Cette célébration est également marquée par "l’affaire Eric Woerth", du nom du ministre du Travail soupçonné de complicité de financement illicite voire occulte de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP). Certes, il a été "blanchi" par le rapport de l’Inspection générale des finances, mais pour de nombreux observateurs, le conflit d’intérêt demeure car, ancien ministre du Budget, actuel ministre du Travail, il est toujours le trésorier de l’UM P. "Mon souci, c’est qu’Eric Woerth est toujours aujourd’hui trésorier de l’UMP.
C’est celui qui attribuait les subventions aux partis politiques et en même temps, il est l’animateur de l’organisme de collecte et de biens avec les plus grandes fortunes pour l’UMP", a souligné l’opposante Cécile Duflot. Dans ce genre de cas, la métropole peut-elle encore donner des leçons ? La bonne gouvernance, la moralisation de la vie politique, la transparence doivent être de mise aussi bien en France que dans les ex-colonies.
On pourrait même dire que la France s’inspire de l’expérience d’anciennes colonies avec la décision de Nicolas Sarkozy de supprimer la traditionnelle "garden-party" de l’Elysée dans le souci de réduire le train de vie de l’Etat. Par exemple au Burkina Faso, plusieurs mesures ont été déjà prises dans ce sens, même si cela provoque des grincements de dents.
Le cinquantenaire des indépendances montre qu’il y a lieu de repartir sur de nouvelles bases, fondateur d’un échange fructueux, d’un partenariat gagnant-gagnant. La coopération doit être utile aux populations ; elle ne doit pas être prise en otage par des réseaux.
De même, l’Afrique doit évoluer pour ne pas demeurer un grenier, un réservoir de richesses pour des superpuissances. L’aide doit être effectivement au service du développement et non rapatriée sous de nouvelles formes comme cela se voit souvent sous les tropiques. En marge des festivités du 14-Juillet, le cinquantenaire des anciennes colonies françaises doit être un moment d’introspection pour instaurer une véritable indépendance pour toujours.
Source : Sidwaya