Yaaba

YAABA (d' Idrissa Ouedraogo)
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- Prix de la FIPRESCI, 1989 au Festival International du Film (Cannes)
- Titre original : Yaaba
- Titre de sortie en France : Yaaba
- Année de production : 1989
- Durée: 90min
- Réalisateur(s) : Idrissa Ouedraogo
- Pays de production : Burkina-Faso ; France ; Suisse
- Interprètes:
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Fatima Sanga (Yaaba) Noufou Ouedraogo (Bila) Roukietou Barry (Nopoko) Adama Ouedraogo (Kougri) Amadé Touré (Tibo) Sibidou Ouedraogo (Poko) Adama Sidibe (Razougou) Rasmane Ouedraogo (Noaga) Kinda Moumouni (Finse) Assita Ouedraogo (Koudi) Zenabou Ouedraogo (Pegda) Ousmane Sawadogo (Taryam)
Yaaba, en langue moré, signifie grand-mère. C'est le nom que donne Bila, jeune garçon qui vit dans un village du Burkina Faso avec son amie Napoko, à Sana, une vieille femme abandonnée et rejetée par tout le village. Une profonde amitié va se développer entre Yaaba et les deux enfants.
Bila et sa cousine Nopoko lient connaissance avec Sana, la vieille femme exclue du village, au cimetière où Kougri, le père du jeune garçon, leur interdit d'aller. Bila et Sana, qu'il appelle "Yaaba", c'est-à-dire "Grand-mère", deviennent de grands amis. Des événements dramatiques se déroulent au village : un incendie volontaire, et Kougri, la femme de Noaga, l'ivrogne, le trompe avec Razougou, le faux mendiant démasqué par Bila. Au cours d'une bagarre avec les fils de Pedga, "la méchante femme", chassée par son mari, Nopoko est blessée par un couteau. Le tétanos se déclare. Tibo, son père, et les hommes consultent un charlatan. La mère de Bila, Poko, le soutient ; il demande l'aide de Yaaba, qui va chercher le vieux sage Taryam dont les décoctions guérissent la jeune fille. Lors du remariage de Tibo, Kougri quitte le village. Lorsque Bila apporte à manger à Sana, il la trouve morte. Noaga et lui l'enterrent, et il apprend le secret de la vieille
femme...

Idrissa Ouedraogo est né le 21 janvier 1954 à Banfora (Burkina Faso). Après des études d'anglais à l'université de Ouagadougou, Idrissa Ouedraogo s'inscrit en 1977 à l'Institut africain d'éducation cinématographique (Inafec). Diplômé, il poursuit son apprentissage en France : il s'inscrit à l'Institut des hautes études cinéatographiques (Idhec) et à la Sorbonne, où il obtient un DEA de cinéma. Il tourne alors plusieurs courts métrages qu'il qualifie de "documentaires fictionnalisés" : Poko (1981), Pourquoi ? (1981), Les Ecuelles (1983), Les Funérailles du Larle NabaIssa le tisserand (1984), Ouagadougou, Ouaga deux roues (1985).
Attaché à ses racines, Idrissa Ouedraogo ne peut s'empêcher de tourner encore et toujours sur les lieux de son enfance, dans le village où il a grandi. "Quand j'ai fini un film, explique-t-il, j'ai l'impression qu'il m'a manqué des choses, parce que j'ai dû tourner très vite. Et il faut que je comble aussitôt." Depuis Le Choix (1986), qui l'a révélé au public et à la critique, il installe donc sa caméra dans le même décor sahélien autour de Ouahigouya, à 175 kilomètres de la capitale Ouagadougou. Combinant l'authenticité documentaire et la narration fictionnelle dans une esthétique raffinée, il raconte des histoires simples : l'exode d'une famille de paysans chassée du Sahel par la sécheresse (Le Choix), la présence de la magie dans la vie sociale (Yaaba, 1989), la tragédie grecque classique transposée dans un contexte africain contemporain (Tilaï, 1990). Son univers se précise avec Karim et Sala en 1991, où il explore de manière plus approfondie l'innocence, l'enracinement, le déracinement, les liens qui existent entre l'Afrique contemporaine et l'Afrique traditionnelle. Ce dernier thème devient central dans Samba Traoré (1992), qui relate l'histoire d'une amitié entre des enfants et une vieille dame. Ce film marque un tournant dans la carrière de l'"enfant terrible du Burkina" : s'éloignant de la simplicité linéaire de ses débuts, Idrissa Ouedraogo élargit sa palette ; le village de son enfance devient un lieu de retranchement. En 1994, il franchit un nouveau pas, tournant son premier film en France, à Lyon : Le Cri du coeur évoque les tribulations d'un Africain poursuivi par son inconscient originel. En 2003, il tourne La Colère des dieux , une réflexion sur le pouvoir et la pénétration coloniale.
Idrissa Ouedraogo crée sa propre société de production, les Films de la Plaine, au début des années 1990 ; c'est par ce biais qu'il produit et réalise en 1992 Samba Traoré. Il travaille également avec les chaînes de télévision françaises : il tourne un court métrage sur le festival panafricain de Ouagadougou pour Canal+ et un téléfilm, Afrique, mon Afrique, en 1994, diffusé sur Arte.
En 1991, lui demande de mettre en scène à la Comédie Française La Tragédie du roi Christophe , d'Aimé Césaire.
Il produit et réalise au Burkina la série télévisée Kadie Jolie , qui est un énorme succès public.
Source: ciné ressource
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