Ouaga FM magnifie le Ditaniyè
La Radio de toutes les générations a choisi la date du 2 octobre pour le bouquet final de la compétition hymne en rythme. Le choix de cette date n'est pas fortuit pour cet organe audiovisuel. En effet, c'est le 2 octobre 1999 que les premières émissions de la fréquence 105.2 ont commencé à irradier Ouagadougou et ses environs.
11 ans de présence effective sur l'échiquier médiatique, ça se fête. Mais le 2 octobre est aussi inscrit en lettres capitales dans l'Histoire post indépendante du Burkina Faso. Le Discours d'orientation politique connu sous le nom du DOP a été prononcé le 2 octobre 1983 par le capitaine Thomas Sankara, traçant les sillons politiques de ce qui allait devenir le Burkina Faso moins d'une année après. C'est cette politique qui engendrera le changement du nom du pays et de son hymne. Les organisateurs de la finale de l'hymne en rythme ont vu juste en choisissant cette date mémorable pour la radio et pour la nation burkinabè. Sept musiciens en herbe se sont retrouvés en finale avec chacun un genre musical qu'il affectionne pour habiller le Ditaniyè. Comme rythmique: il y avait le " wenega ", un rythme du terroir moagha, le Reggae, le Zouk, le Hip Hop, les rythmes Zoulou de nos frères de l'Afrique australe.
Une mosaïque de rythmes avec à la clé une pléthore de musiciens soumis à la rigueur artistique pendant 6 semaines. Au finish, c'est Ismaël alias Jahgay qui a raflé le 1er prix, son poursuivant immédiat s'appelle Eric Kaboré dit Kaberic et le 3ème prix a été enlevé par un groupe de 2 jeunes chanteurs : " Allah Denwou " (les enfants de Dieu). La compétition a tenu toutes ses promesses. Chaque musicien a libéré son génie, donnant un cachet particulier au spectacle, arrachant du même coup les youyous de l'assistance. La Radio qui émet en simultané à Ouaga et à Bobo n'a pas lésiné sur les moyens. Les prix sont respectivement de 500 000, 300 000F et 200 000Fcfa.
Du rythme et de la couleur, il y'en a eu à la Place de la Nation ce 2 octobre dans la soirée, avec comme ingrédient pour corser la sauce de la fête, un couple d'animateurs rompus dans l'art de faire rire : Brice et Reicha. Les finalistes de l'Hymne en rythmes n'étaient pas seuls. Des jeunes acrobates étaient aussi de la partie. Ils ont émerveillé le public venu assister au spectacle. Les figures présentées par les acrobates rappellent aux adolescents d'hier les festivités des 4 Août, avec à l'affiche les jours j des scènes d'acrobatie au stade du 4 Août, appelé en son temps, Mouvement d'ensemble. Les encadreurs de ces spectacles d'acrobaties de l'époque étaient coréens. Les nouveaux acrobates sont talentueux, et fascinants mais ils manquent de moyens.
Avis donc aux mécènes. Ouaga FM sans peut-être s'en rendre compte rend hommage aux fils du Burkina qui ont été des artisans de l'hymne actuel du pays. Un intellectuel comme Patrick G. Ilboudo a été pour beaucoup dans la conception de cet hymne. Les linguistes de l'Institut national de l'alphabétisation (INA) sous la houlette de Zallé Poko Moctar ont joué en son temps une grande partition en le traduisant dans quelques unes des langues nationales. Souvenir et espoir, tel semble être le credo de cette radio pour la célébration du cinquantenaire. Elle a également permis par le biais de l'hymne en rythmes de magnifier le patriotisme tout en occupant sainement la jeunesse le temps des vacances.