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Modibo keita

Publié le par nassaramoaga

 "Le lion au regard de feu et de plomb toujours au zénith; ... debout et droit comme un rônier... Léopold sedar Senghor


                             L'homme avait du caractère. Sa combativité, son intransigeance et sa ténacité trouvaient leurs justifications dans un idéal profond. Ainsi, c'est, parfois, avec acharnement qu'il défendait les causes auxquelles il croyait profondément. Pugnacité, persévérance, courage et sacrifices sont des mots qui caractérisaient son combat politique et syndical. Par ailleurs, le militant qu'il était, savait faire preuve, de réalisme, de pragmatisme et d'imagination créatrice pour faire triompher ses idéaux d'indépendance, de justice, de liberté et de paix.
Certains lui ont reproché un style autoritaire et une intransigeance (qu’il manifestait d’ailleurs, envers lui-même). En réalité, Modibo Keita, qui ne concevait son action que dans un cadre collectif, avait (en effet), une autorité naturelle qui découlait très logiquement de sa force de conviction et de son comportement personnel qu'il voulait exemplaire. Et, comme l'a écrit, Jean Marie Koné :
«De même qu'il exige le droit pour les peuples de disposer de leur destin, de même le président Modibo Keita est respectueux des opinions d'autrui».
Modibo Keita, ce leader charismatique, écouté sur la scène internationale, a acquis, grâce à son action et à ses idées, estime, prestige et respect.
Il avait le verbe haut, le nationalisme à fleur de peau, de la dignité et de la distinction dans le comportement, le non-alignement comme principe et le

panafricanisme dans la tête.












                   "Drapeau de la fédération du Mali;1961"



Fils de Daba Keita et Hatouma (Fatoumata) Camara, Modibo Keita est né le 4 juin 1915 à Bamako-coura, un quartier de Bamako.
De 1925 à 1931, il fréquente l'école primaire urbaine de Bamako.
A partir de 1931 il entre au lycée "Terrasson de Fougère" (aujourd'hui "lycée Askia Mohamed").
Trois ans plus tard il part pour l'école normale supérieure William Ponty de Dakar où il passera deux ans. Modibo Keita sortira major de cette école prestigieuse et deviendra instituteur en septembre 1938.
Ses professeurs le signalèrent comme :
« Instituteur d'élite, très intelligent, mais anti-français... Agitateur de haute classe à surveiller de près ».
Modibo Keita n'était pas anti-français mais, il était viscéralement anticolonialiste.

Profondément ulcéré par la situation de l'Afrique sous domination coloniale, Modibo Keita a mené depuis 1937 des activités dans plusieurs mouvements et associations : Animateur du groupe "Art et Théâtre", il se moque, dans des piécettes, de la bourgeoisie et des représentants de l'autorité coloniale, pour la grande joie du petit peuple. Contournant l'interdiction faite aux Africains de faire de la politique, il fondera avec Mamadou Konaté, "l'Association des lettrés du Soudan" qui deviendra par la suite le "Foyer du Soudan". Une association officiellement apolitique mais qui abordait des sujets qui l'étaient moins.

Pendant la période du Front populaire en France, sur le mot d'ordre "Égalité avec les Blancs", il crée, avec le Voltaïque Ouezzin Coulibaly, le syndicat des enseignants d'A.O.F.. Dans une publication qu'il créera en 1943, "L'oeil de Kénédougou", il critique ouvertement la société féodale et le pouvoir colonial. Toujours avec son compagnon et ancien maître, Mamadou Konaté, Modibo Keita créera la fédération des syndicats des enseignants.
Son nationalisme intransigeant, son activisme politique et syndical vont le conduire en prison : Considéré comme un dangereux opposant par les Français, il sera condamné à 6 mois de détention. Incarcéré le 21 février 1947 à la prison de la santé à Paris, il sera finalement, relâché le 11 mars.
La même année, Modibo Keita deviendra le secrétaire général du premier bureau de l'US-RDA, section soudanaise du R.D.A. (Rassemblement Démocratique Africain ) dont il fut l'un des fondateurs.
Une année plus tard il obtient un siège à l'Assemblée territoriale.
Le 10 octobre 1953, il est élu membre de l'assemblée de l'union française.
Le 26 novembre 1956 Modibo Keita est élu maire de Bamako. C'est aussi l'année où il entre à l'assemblée nationale française dont il sera le premier vice-président africain. Il sera, également, deux fois, ministre à Paris (Secrétaire d'Etat dans les gouvernements Bourgès-Maunoury et Gaillard en juin et novembre 1957).
En 1958, il devient président de l'Assemblée constituante de la fédération, puis président du Conseil après les élections de mars 1959.
Le 20 juillet 1960 Modibo Keita devient le chef de gouvernement de la fédération du Mali rassemblant le Soudan (actuel Mali) et le Sénégal.
Le 22 septembre 1960, après l'éclatement de la fédération, Modibo Keita deviendra le premier président de la jeune république du Mali. Il sera réinvesti dans cette charge en Janvier 1961 par l’Assemblée nationale unanime.
En 1963, il est l'un des rédacteurs de la charte de l'O.U.A. (Organisation de l'Unité africaine) dont il fût l’un des principaux artisans. C'est aussi l'année où il reçoit le prix Lénine international pour ses actions en faveur du "renforcement de la paix entre les peuples".
Le 13 mai 1964 on assiste à la réélection de Modibo Keita à la présidence de la république
Le 19 novembre 1968 Modibo Keita est renversé par un coup d'État militaire
Le 16 mai 1977, il meurt en détention dans des conditions mystérieuses.


 

"Le 22 septembre 1960, après l'éclatement de la fédération, Modibo Keita deviendra le premier président de la jeune république du Mali."

"Anecdote"

 

L'INSTITUTEUR AGITATEUR


""""Dans une lettre datée du 01/12/1946 et adressée au Gouverneur général de l'AOF, le gouverneur du Soudan Français E. Louveau stigmatise les actions subversives menées à sikasso par des éléments du RDA, qui ont à leur tête un enseignant du nom de Modibo Keita secondé par un greffier de justice, nommé Seydou Traoré.
La lettre décrit plusieurs exemples de «provocation» de «la bande de Keita» qui bafoue l'autorité des chefs Français et qui a réussi à mobiliser 200 à 300 personnes pour recevoir le secrétaire général du RDA , Gabriel d'Arboussier .
M. Keita aurait également réussi à collecter plus de 60 000 francs qu'il a remis à M. d'Arboussier.
L'auteur de la lettre estime que l'administrateur Français local, M. Rocher, est dépassé par les événements et que ce dernier préconise, pour rétablir l'ordre, une expulsion de Modibo Keita, de Seydou Traoré et d'un commis des PTT qui aurait aidé les deux hommes.""""

 

Source: modibo keita

 

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