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Lutte contre les faux médicaments

Publié le par nassaramoaga


Combattre les faux médicaments fait-il parti réellement de la préoccupation de nos chefs d’Etats ? Pas si sûr, tant que rien n’est fait au plan national pour décourager l’automédication. Si ce n’est pas les produits qui sont vendus au nez et à la barbe des forces de l’ordre, ce sont les médicaments vendus dans les structures autorisées (encore que là aussi, il faut se méfier) qui sont loin d’être à la portée de tout le monde. Nos chefs d’Etats qui, pour une grippe bénigne sont évacués dans les formations huppées du Nord à coup de millions sur le dos du contribuable savent bien que c’est à défaut que les populations se rabattent sur les médicaments de la rue pour se soigner.

C’est connu, la santé n’a pas de prix. Mais cela ne semble pas être le cas sous nos tropiques, surtout au Burkina où les conditions de vie sont de plus en plus précaires et les soins sanitaires loin de la portée de tout le monde. La santé, c’est plus qu’un casse-tête chinois pour la majorité des Burkinabé. Fonctionnaires du public, salariés du privé, acteurs du secteur informel, débrouillards, rares sont ceux qui peuvent s’offrir des soins adéquats. Une fois que la fin du mois est franchie (pour ceux qui ont un salaire), c’est la mort dans l’âme qu’ils voient les jours défiler en priant beaucoup pour qu’aucun membre de la famille ne tombe malade. Avec des salaires de misère, honorer une ordonnance, est un problème existentiel pour la bonne majorité des travailleurs. Ces derniers se livrent déjà à un parcours de combattants pour joindre les deux bouts. Dans nos contrées, nombreux sont ceux qui assistent impuissants à leur mort lente et certaine par manque de moyens pour se soigner. Bilan sanitaire : connait pas ! L’essentiel est de tenir sur les deux pieds.


On se serre la ceinture jusqu’à l’extrême pour ne pas injecter le maigre budget familial dans l’achat des médicaments. Une fois qu’ils sont malades, les nantis peuvent se permettre d’aller dans un centre hospitalier ou ils sortiront, au mieux des cas, ruinés et endettés après parfois un véritable chemin de croix pour accéder aux spécialistes. Sans le sous, ils sont presque assurés de sortir les pieds devant. Quant aux plus démunis et qui sont la majorité, ils jettent leur dévolu sur les médicaments de la rue, parce que plus accessibles et sur la pharmacopée. Dans certaines contrées du pays, il faut parcourir des kilomètres pour payer de la nivaquine. Plus que l’ignorance, c’est la pauvreté et l’inaccessibilité des produits sanitaires qui poussent les populations à l’automédication. La réalité est que les coûts de santé demeurent exorbitants et il n’existe aucune politique d’accompagnement des travailleurs et de la population laissée à elle même. Quelles facilités l’Etat burkinabè offre-t-il aujourd’hui à ses travailleurs ? Aucune. La seule rhétorique servie à tout le monde est celle des génériques. Il existe également un grand désordre dans le commerce des médicaments.


Cotonou qui a abrité la rencontre sur les faux médicaments n’abrite-t-il pas l’un des plus grand marchés d’Afrique de médicaments prohibés ? Certes, nos Etats n’ont pas les moyens nécessaires pour s’attaquer aux grands magnats du médicaments qui tirent les ficelles dans les coulisses, mais il est de leur ressort de combattre les petits grossistes et les détaillants qui sont à leur portée. Au Burkina, les forces de l’ordre, de temps en temps, se réveillent, mènent un jeu de cache-cache avec les vendeurs de produits prohibés pour se donner bonne conscience avant de les laisser vaquer tranquillement. Dans le plus petit des marchés du pays, il existe ces marchands d’illusions sans que cela n’émeuve personne. Et que dire de cette nouvelle race de médecins qui sillonnent nos villes et campagnes pour vendre les produits chinois et les produits Aloe vera ? Ces produits répondent-t-ils aux normes médicinales ? Sont-ils habilités à vendre des médicaments comme qui ferait des arachides ? Rien n’est moins sûr ! On laisse faire, car le crime sans doute rapporte gros à certains.

source : L'Indépendant

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S
<br /> merci pour cette article<br /> bonne continuation<br /> <br /> <br />
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