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Le Burkina Faso suspecté par l’ONU

Publié le par nassaramoaga

                                                           
Personne ne se fait maintenant d’illusion. La probabilité de report des élections de novembre est grande en Côte d’Ivoire. Parmi les plus sceptiques ou ceux qui donnent l’impression de ne pas vouloir de cette élection, il y a en bonne place le Front Populaire Ivoirien de Laurent Koudou Gbagbo. En tout cas, leurs déclarations ne laissent pas penser le contraire. La semaine dernière, c’était l’épouse du président ivoirien. « Le 29 novembre ne sera pas tenu au regard des chantiers qui restent à achever », avait-elle déclaré. Laurent Dona Fologo, le président du Conseil économique et social lui a emboîté le pas le 28 octobre 2009 : “Si on veut une liste (électorale) transparente, solide, fiable (...) il ne sera pas possible de tenir le 30 novembre (date prévue du scrutin), cela me paraît clair”.


C’est dans ce contexte d’incertitudes que l’ONU a rendu public un rapport sur l’embargo des armes en Côte d’Ivoire le mardi 27 octobre dernier. Selon le rapport, “malgré l’embargo sur les armes, les parties ivoiriennes dans le nord et le sud se réarment”. Pour les experts onusiens “si la situation politique du pays venait à se détériorer, menaçant les intérêts économiques de certaines parties, (on) ne peut exclure la possibilité d’une escalade rapide de la violence armée, en particulier dans le nord”, aux mains des ex-rebelles des Forces nouvelles. L’armée ivoirienne, qui dispose, dit le rapport, “d’une supériorité écrasante”, s’inquièterait surtout de “l’opposition politique (potentiellement violente) dans le sud du pays” et de sa militarisation. Le rapport donne pour exemple la création, en juillet, d’une “nouvelle milice” par le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).

Non seulement le rapport vient apporter sa dose nauséabonde à une situation, disons, en voie de normalisation cahin-caha mais encore a mis en doute la sincérité du Burkina Faso à aider la Côte-d’Ivoire à sortir de son bourbier. Les experts onusiens estiment “particulièrement préoccupant le mouvement d’armes et de munitions entre le territoire du Burkina Faso et le nord de la Côte d’Ivoire (tenu par les rebelles)”. Selon eux, “certains éléments” au Burkina Faso bénéficient des trafics en provenance de la Côte d’Ivoire, et sont “peu enclins à désirer la réunification politique et administrative rapide de la Côte d’Ivoire”. Le Burkina Faso doit enquêter sur des transferts “systématiques” d’armes vers le nord.


Il ne s’agit pas seulement de trafic d’armes, il y a aussi le diamant dont le commerce s’étendrait au Burkina Faso et au Mali. Et voilà un bémol dans les relations entre la Côte d’Ivoire et ses voisins particulièrement le Burkina
Faso dont le président s’investit, on le suppose, pour un retour de la paix dans un futur que l’on aurait voulu proche.



Blaise Compaoré fait son boulot de médiation, est applaudi pour ses succès ou pro
messes de succès, mais son pays reste ambigu, soupçonné de servir de base arrière. En réalité, l’ONU vient confirmer le fait que le Burkina Faso a toujours servi de base arrière aux rebelles. Ces derniers ont été armés et entraînés à partir de Ouagadougou. Donc rien de nouveau. Mais on se disait au moins qu’avec les accords politiques de Ouagadougou et la nouvelle donne qui semblait l’accompagner, les choses seraient autrement. Les uns et les autres abandonneraient leurs sales besognes.

Les Nations Unies ont eu ce mérite de révéler et/ou de confirmer, qu’au pays du Houpouet Boigny, on ne prépare pas la paix, on ne veut pas la paix. On veut toujours en découdre et continuer de profiter des « bienfaits » de la guerre, du pillage des richesses et des violations incessantes des principes fondamentaux de l’humanité.

Finalement et si l’on continue dans l’hypocrisie ou le jeu de singe, la Côte d’Ivoire va s’embraser de nouveau et toute la région avec. Pour ne pas dire que la guerre pourrait être devant nous !

Finalement, l’accord p
olitique de Ouagadougou pourrait être un jeu de théâtre, comme Linas Marcousis et bien d’autres accords. On aurait donc perdu du temps pour rien ou pour servir précisément des chefs de guerre et des politiciens véreux au grand malheur du peuple ivoirien et leurs frères d’Afrique qui se seraient laissés arnaquer et sucer tout ce temps.

Source :  Bendré
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