ETABLISSEMENT DES ACTES D’ETAT CIVIL LES RAISONS D’UN QUASI-ECHEC ANNONCE

Malheureusement, cette exploitation plutôt politicienne de l’opération n’a pas suscité l’engouement escompté. Les motifs ne manquent pas pour tenter d’expliquer ce quasi-échec annoncé. En plus de justifications-bateaux telles que la saison des pluies, le manque d’imprimés, le Premier Ministre, lors de sa dernière rencontre avec les gouverneurs, a évoqué « l'indifférence, l'incompétence et les querelles de clocher » dans certaines localités.
Dernièrement encore, le sujet est revenu lors de la rencontre que le Premier Ministre a initiée avec les partis politiques, et comme les précédentes fois, c’est avec beaucoup d’optimisme que le gouvernement a prolongé l’opération jusqu’en fin janvier. Deux mois ont encore été donnés pour recenser 3.000.000 de nouveaux citoyens sur un potentiel de plus de 4.000.000. Il ne s’agit pas uniquement d’imprimés, de fonctionnaires disponibles, et de quoi encore ! La véritable raison de cet échec reste la communication et l’association de tous les acteurs.
Les autorités n’ont vraiment pas fait le travail de communication nécessaire par rapport à la question. Il n’est jusqu’à certains intellectuels qui ignorent l’existence de cette opération.
Quant aux partis politiques, on ne leur demande que, par des procédés sujets à caution, qui ne touchent pas les vrais acteurs, de mobiliser sans les accompagnements indispensables leurs militants pour participer à cette opération de délivrance de pièces. Il est clair qu’il y va de leurs intérêts mais pour peu que cette opération ait un lien avec les électeurs, ces partis doivent être associés à toutes les étapes du processus. Au risque qu’on ne nous rétorque que la Côte d’Ivoire est un pays qui vient de sortir de la guerre, on peut prendre l’exemple des opérations de recensement qui s’y déroulent. Toutes les formations politiques sont associées aux frais de l’Etat. Et les résultats sont là, bien probants.
Au Burkina « sur 7 401 364 enfants de 0 à 18 ans... » 67% ne sont pas enregistrés à la naissance. Le problème n’est donc pas à négliger. Cette opération ne saurait connaître le succès que par la prise en compte de ces deux éléments pour éviter de revenir sur les mêmes critiques liées aux fichiers électoraux.
Aujourd’hui on n’a d’yeux et d’oreilles que pour la Fedap/Bc et les autres associations (bien entendu de la galaxie CDP) qui organisent, en lieu et place des autorités normalement seules habilitées à cet effet, des campagnes d’établissement de pièces d’identité. A ce rythme, on risque de n’avoir que des « citoyens pro Blaise » et partant, un plus grand boulevard pour la consolidation du système des fraudes d’Etat.
Le premier Ministre se doit de revoir la stratégie pour atteindre, certes l’objectif recherché d’un maximum de recensés, mais surtout pour le faire sans les bricolages prévisibles qui ne feront que jouer contre la transparence et la bonne gouvernance !
Source : Sanfinna