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ETABLISSEMENT DES ACTES D’ETAT CIVIL LES RAISONS D’UN QUASI-ECHEC ANNONCE

Publié le par nassaramoaga

C’est le 27 avril dernier que le Premier Ministre lançait l’opération spéciale de délivrance des pièces d’état-civil à Ouaga 2000.  Si à la base, il s’agissait pour notre gouvernement, avec l’appui des partenaires comme Plan Burkina, l’Unicef et la communauté de St Egidio, de se mettre en conformité avec la recommandation du Comité des Nations Unies pour l’Enfance, nos autorités, elles, voulaient en profiter pour délivrer le maximum de pièces d’identité pour de nouveaux électeurs. Du coup, on ne parle que de ceux qui peuvent voter et qui n’ont malheureusement pas de carte d’identité, la nouvelle et unique pièce qui devrait être requise pour les opérations de vote.

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Malheureusement, cette exploitation plutôt politicienne de l’opération n’a pas suscité l’engouement escompté. Les motifs ne manquent pas pour tenter d’expliquer ce quasi-échec annoncé. En plus de justifications-bateaux telles que la saison des pluies, le manque d’imprimés, le Premier Ministre, lors de sa dernière rencontre avec les gouverneurs, a évoqué « l'indifférence, l'incompétence et les querelles de clocher » dans certaines localités.


Dernièrement encore, le sujet est revenu lors de la rencontre que le Premier Ministre a initiée avec les partis politiques, et comme les précédentes fois, c’est avec beaucoup d’optimisme que le gouvernement a prolongé l’opération jusqu’en fin janvier. Deux mois ont encore été donnés pour recenser 3.000.000 de  nouveaux citoyens sur un potentiel de plus de 4.000.000. Il ne s’agit pas uniquement d’imprimés, de fonctionnaires disponibles, et de quoi encore ! La véritable raison de cet échec reste la communication et  l’association de tous les acteurs.

Les autorités n’ont vraiment pas fait le travail de communication nécessaire par rapport à la question. Il n’est jusqu’à certains intellectuels qui ignorent l’existence de cette opération.

Quant aux partis politiques, on ne leur demande que, par des procédés sujets à caution, qui ne touchent pas les vrais acteurs, de mobiliser sans les accompagnements indispensables leurs militants pour participer à cette opération de délivrance de pièces. Il est clair qu’il y va de leurs intérêts mais pour peu que cette opération ait un lien avec les électeurs, ces partis doivent être associés à toutes les étapes du processus. Au risque qu’on ne nous rétorque que la Côte d’Ivoire est un pays qui vient de sortir de la guerre, on peut prendre l’exemple des opérations de recensement qui s’y déroulent. Toutes les formations politiques sont associées aux frais de l’Etat. Et les résultats sont là, bien probants.

Au Burkina « sur 7 401 364 enfants de 0 à 18 ans... » 67% ne sont pas enregistrés à la naissance. Le problème n’est donc pas à négliger. Cette opération ne saurait connaître le succès que par la prise en compte de ces deux éléments pour éviter de revenir sur les mêmes critiques liées aux fichiers électoraux.

Aujourd’hui on n’a d’yeux et d’oreilles que pour la Fedap/Bc et les autres associations (bien entendu de la galaxie CDP) qui organisent, en lieu et place des autorités normalement seules habilitées à cet effet, des campagnes d’établissement de pièces d’identité. A ce rythme, on  risque de n’avoir que des « citoyens pro Blaise » et partant, un plus grand boulevard pour la consolidation du système des fraudes d’Etat.


Le premier Ministre se doit de revoir la stratégie pour atteindre, certes l’objectif recherché d’un maximum de recensés, mais surtout pour le faire sans les bricolages prévisibles qui ne feront que jouer contre la transparence et la bonne gouvernance !

Source : Sanfinna

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S
<br /> Incroyable,ce programme m'avait donné de l'espoir. J'ai posté il y a quelques semaines sur mon blog un article de BBC world sur le problème d'enregistrement des naissances. 3 millions d'enfants au<br /> BF ne sont pas déclaré, soit un sur trois. Grace à ce programme 5 millions de burkinabé devaient en bénéficier. En dehors du déni d'identité, ces enfants non déclarés sont plus vulnérables<br /> vis-à-vis du traffic d'enfants et des mariages forcés. Selon les Nations Unies1.2millions d'enfants sont victime du traffic d'enfants. C'est innaceptable que dans un pays si pauvre tout soit<br /> payant.<br /> Dans un pays si pauvre tout est payant.Meme déclarer son enfant. Meme si le prix a été diminué, ce 1$ est toujours un obstace et si on ajoute l'éloignementde certaines communautés rurales et le<br /> prix du transport. Alors quand on doit choiser entre un repas quotidien et la déclaration...le choix est fait, ce 1$ va permettre de manger.<br /> <br /> J'en reviens toujours à ma notion de gouvernement citoyen.Si les citoyens ont des droits mais aussi des devoirs il en va de meme du gouvernement qui est aussi de fournir à ses citoyens leur<br /> identité qui est primordiale pour poursuivre à l'école, obtenir des bourses, accès à la santé, voter...en plus de protéger ses enfants de divers traffic et du risque de criminalisation et<br /> d'émargement de la société par les temps qui courrent.<br /> Quand on parle d'états voyous, il ne faut pas aller chercher bien loin.<br /> <br /> http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/8038125.stm<br /> <br /> <br />
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