50 ans et La France plus présente que jamais
Comment peut-on parler d’indépendance en Afrique alors qu’il y a moins de 24 ans, Thomas Sankara était assassiné par l’idéologie colonialiste et ses sbires, parce qu’il rejetait ce que certaines personnes semblent aujourd’hui vouloir ériger comme une autodétermination de l’Afrique et qui en réalité n’est rien d’autre qu’une auto aliénation savamment accompagnée ?Comment peut-on fêter une soumission organisée lorsqu’on sait qu’en publiant » Liberté, Monnaie et Servitude « , Joseph Tchundjang Pouémi perdait sa vie en démontrant la plus grande escroquerie financière de tous les temps et jamais remise en cause : l’existence du Franc CFA et la juteuse manne financière qu’il garantit à la France ? Comment peut-on prétendre parler des indépendances en Afrique lorsque les Etats-Unis d’Afrique demeurent un serpent de mer ou lorsque les symboles de domination continuent de violenter l’inconscient et la conscience collectifs des peuples ? Les statues et autres noms des rues mettant en évidence les figures de la colonisation inondent les villes et quartiers lorsqu’ils ne vous accueillent pas aux frontons des édifices publics. La liste ne saurait être exhaustive pour montrer ce que révèle en réalité cette euphorie sur les 50 ans d’indépendance en Afrique. Il est facile pour chacun de comprendre que fêter une telle aberration, c’est annihiler le combat de ces Africains tombés pour la vraie liberté à laquelle, l’Afrique aspire encore. Ce dont il s’agit, n’est rien d’autre qu’une distraction, un leurre qui comme dans les années 60, initiés par la main invisible du colonisateur, et en cela aidé dans cette manœuvre par des complicités sur place dont le but est d’amuser la colonie pour le bien-être des » affaires » de ce dernier. Nicolas Sarkozy n’intimait-il pas l’ordre aux dirigeants africains dernièrement de ne plus parler de la colonisation ? Plus frappant était la non réaction de ses » homologues » africains qui n’ont esquissé aucune désapprobation par rapport à cette intransigeance française. Ainsi le résumait feu Francis Bebey dans une de ses chansons : » Tout le monde parle de l’Afrique, ceux qui la connaissent bien disent qu’elle est malade ; mais quel est donc le mal que tu as ô ma mère ? » et l’Afrique de lui répondre « Je suis mal aimée c’est cela mon mal. Les gens parlent de moi en disant Afrique ! Afrique ! Mais dans leur cœur, ils ne pensent qu’au Fric « .
Au lieu de fêter des indépendances politiques non consolidées, il serait plutôt approprié de se départir de la servitude volontaire et de fêter les luttes sincères initiées par les illustres africains pour un développement endogène progressif et progressiste.
Source : Bendré Par Isaac Konfé